DAGUERRÉOTYPE
Le daguerréotype est un objet unique. L'image photographique formée
sur une plaque de cuivre recouverte d'argent est d'une qualité
exceptionnelle. La finesse de ses détails est obtenue par des particules
de mercure. Reconnaissable à son aspect métallique, l'image
apparaît en positif lorsque l'on trouve le bon angle de vue. Sous
un autre angle, l'image apparaît en négatif. Des rehauts
de couleur étaient souvent employés pour souligner certaines
parties du portrait ; lèvres, peau, bijoux dorés... Protégé
par une plaque de verre il est présenté encadré ou
dans un étui décoré.
Le daguerréotype, issu des recherches de Nicéphore Niépce
et de Louis-Jacques-André Daguerre, fut mis au point en 1837. Premier
procédé photographique, l'invention connaît une immense
popularité à partir de 1839. Des millions d'objets daguerriens,
principalement des portraits, ont été produits dans le monde
entier. Son emploi durera environ deux décennies (années
1840-1850). Dans les années 1900 les daguerréotypes seront
victimes du "recyclage" du cuivre et de l'argent et les rescapés
deviendront des objets rares.
NÉGATIF
PAPIER (CALOTYPE)
Le calotype est le premier procédé qui permet de multiplier
l'image.
L'image négative est obtenue sur un papier sensibilisé à
l'iodure d'argent. Ce n'est que quelques instants avant la prise de vue
que la sensibilité du papier est activée par une solution
de nitrate d'argent. Le papier, encore humide, est alors placé
dans la chambre noire et exposé. L'image se forme dans le papier.
Il est ensuite développé et fixé.
Issu des recherches de Talbot le procédé est breveté
en 1841. Dans les années 1850, l'utilisation des négatifs
sur plaque de verre au collodion permettra une meilleure définition
de l'image.
PAPIER
SALÉ
Le papier salé est le nom donné aux toutes premières
épreuves photographiques réalisées à partir
de 1841. Une feuille de papier (à dessin ou à lettre) est
imprégnée de chlorure de sodium et sensibilisée d'une
solution au nitrate d'argent.
Placée dans un châssis-presse, exposée au soleil,
l'image est obtenue par contact direct entre le négatif papier
(calotype) et le papier salé. L'image se forme alors dans les fibres
du papier ce qui donne à la photographie son aspect mat.
Les tonalités des épreuves peuvent varier du brun orangé
au brun violacé.
A noter aussi la structure des fibres du papier négatif qui apparaît
dans les épreuves.
PAPIER
ALBUMINÉ
L'aspect luisant dû à la couche d'albumine (il s'agit de
blanc d'oeuf) le distingue du papier salé, mat. La tonalité,
due à l'emploi de sels d'or, varie de la couleur pourpre au brun
noir. La finesse du papier et la couche d'albumine conduisent le papier
à s'enrouler sur lui-même. Pour cette raison, l'épreuve
est souvent placée, collée ou non, sur un support papier
plus épais.
Son usage sera dominant pendant la seconde partie du XIXe siècle.
Blancart-Évrard mit ce procédé au point en 1850.
Il a l'idée d'ajouter au papier salé une solution d'albumine.
Une fine couche d'albumine retient le nitrate d'argent et a pour effet
d'obstruer partiellement les pores du papier. Elle renforce ainsi la netteté
des images. Le virage à l'or n'est pas qu'esthétique, il
permet surtout la stabilité de l'image.
AMBROTYPE
L'ambrotype se présente comme un daguerréotype mais il n'en
a que l'apparence. C'est en fait un négatif sur verre au dos duquel
on applique un vernis et/ou un papier noir qui donne par réflexion
de la lumière une image positive.
Le procédé, bien moins cher à produire, participera
au déclin du daguerréotype.
La mise au point de ce procédé par James Ambrose Cutting
en 1854, utilise en fait le principe du négatif au collodion humide
sur verre, inventé par Scott Archer en 1848.
ÉPREUVE
GÉLATINO-ARGENTIQUE
C'est le nom générique de plus en plus employé aujourd'hui
pour désigner les photographies réalisées à
partir des années 1880.
Les épreuves au gélatino-bromure se reconnaissent à
leur aspect noir
"plombé". Avec le temps, la surface présente des
parties métalliques. Ce sont des remontées d'ions d'argent
(appelées miroir d'argent.) Les papiers au gélatino-bromure
sont largement utilisés au XXe siècle.
L'on désigne par aristotypes les épreuves tirées
sur des papiers préparés au gélatino-chlorure d'argent.
Selon les pigments employés pour les virages, elles sont de couleur
orangé à brun violacé. Lorsque que les papiers sont
barytés (une couche de sulfate de baryum est appliquée pour
les rendre lisses) les épreuves sont très brillantes.
À partir des années 1880, les procédés industriels
se développent considérablement suite aux travaux publiés
en 1871 par R.L. Maddox qui décrit la préparation d'émulsions
au gélatino-bromure. Une couche de gélatine (d'origine animale)
apposée sur le papier sert de liant aux sels d'argent. Les procédés
permettent alors la production de négatifs et de papiers prêts
à l'emploi. Ils ont des noms différents selon que l'on utilise
le chlorure, le bromure, ou l'iodure d'argent.
PROCEDES
PAR TRANSFERTS DE COULEURS
Carbro : Nom du procédé couleur en usage dans les années
30 qui s'inspire de l'association de deux techniques : le charbon et le
bromure. Il permet d'obtenir des images polychromes de grande qualité
par transfert, sur de la gélatine, des trois couleurs primaires
(cyan, magenta, jaune)
Dye-transfer : Procédé couleur qui utilise le transfert
de colorants. Mis au point par Kodak en 1970.
Ces procédés non-argentiques produisent des épreuves
d'une très grande stabilité ; néanmoins, ils ont
été abandonnés en raison de leur mise en oeuvre très
complexe.
LE
PHOTGRAPHE ET SON OEUVRE
Le photographe en possession de négatifs peut à tout moment
revisiter son oeuvre, réaliser des tirages en toute liberté
et décider d'en limiter l'édition.
N.B. : Les tirages, tous formats confondus, sont soumis à une TVA
à 5,5% jusqu'à 30 exemplaires ; au-delà, le taux
de 19,60% s'applique.
EPREUVE
ORIGINALE D'EPOQUE - VINTAGE
On désigne par vintage une épreuve photographique tirée
à partir du négatif original par le photographe ou sous
son contrôle dans la même période que la prise de vue.
Généralement utilisées pour des publications ou des
expositions, ces épreuves comportent souvent des accidents (pliures,
traces de doigts, angles émoussés...) dûs aux manipulations.
Considérés par les photographes comme des documents de travail,
leur conservation a été bien souvent négligée.
Depuis les années 1970, avec le développement du marché
de la photographie, les "vintages" sont devenus des objets de
collection très prisés des musées et des amateurs.
EPREUVE
ORIGINALE "POSTERIEURE"
On désigne ainsi une photographie obtenue à partir du négatif
original par le photographe ou sous son contrôle, à une période
postérieure à la prise de vue et avec des préoccupations
artistiques ou commerciales différentes de celles du tirage d'époque.
Ces épreuves peuvent alors être de bien meilleure qualité.
En général le photographe mentionne la date de prise de
vue, la date de création de l'épreuve, le nom du tireur,
éventuellement l'appartenance à une série, et s'il
le décide une numérotation. Il y appose souvent son cachet
et dans tous les cas sa signature.
TIRAGE
ESTATE
Il s'agit de tirages réalisés après la mort du photographe,
décidés par les ayants droit à des fins essentiellement
commerciales. Ils sont en général de qualité quand
ils sont tirés à partir des négatifs originaux ;
cependant, ils ne sont pas considérés comme des oeuvres
originales.
© Yves DI Maria
|